30 MAY 2025

Business Without Borders : Évolution et impact sur l’entrepreneuriat féminin

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Dans sa volonté de renforcer son engagement envers l’entrepreneuriat féminin, la MCB a reconduit pour la troisième année consécutive son soutien à l’Association Mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises, l’AMFCE, dans le cadre de Business Without Borders.

Étalé sur neuf mois, ce programme déploie des outils puissants visant à accompagner l’essor des femmes d’affaires dans la région de l’océan Indien. Elles sont une soixantaine à y participer, dont 23 de Maurice, 15 de Madagascar, 8 de Rodrigues, 7 des Comores et 2 des Seychelles.

« Les modules sont en ligne sur une plateforme digitale, Talent Learning System, ce qui permet aux participantes de progresser à leur rythme. Elles ont sept mois pour compléter leur programme. Nous ne voulions pas qu’elles soient sous pression, compte tenu, en parallèle, de leurs charges professionnelles et familiales », explique Rima Ramsaran, chef du projet et tête forte de l’AMFCE, association affiliée à Femmes Chefs d’Entreprises Mondiales (FCEM), une organisation pionnière qui réunit toutes les associations nationales de femmes chefs d’entreprises à travers le monde.

Rima Ramsaran

 

Initié pour la première fois en 2015, avec le concours de l’ambassade australienne, le programme ne portait pas encore le nom Business Without Borders à l’époque et était prioritairement orienté vers le mentorat. Il a pris de l’épaisseur au fil des années, entamant une deuxième phase déterminante après la pandémie de la Covid avec l’introduction de cours portant sur le renforcement des capacités et l’avènement de BWB.

Bien accueillis par les entrepreneures affiliées à l’AMFCE, ces cours comprenaient, dans un premier temps, sept modules de gestion appliquée, préparés avec soin par des experts de chaque domaine et intitulés comme suit : « Gestion financière », « Principes fondamentaux du marketing », « Établir votre présence numérique », « Planification stratégique », « Sens des affaires, conformité et compétences en gestion », « Principes fondamentaux de la gestion des ressources humaines » et enfin « Leadership » 

Cette année, Business Without Borders a entamé une troisième phase décisive avec l’introduction de deux modules supplémentaires, notamment « Intelligence artificielle » et « Préparation à l’exportation ». Ces modules visent à renforcer et à crédibiliser davantage le programme, mais surtout à offrir aux membres de l’AMFCE davantage d’outils pour affronter un environnement entrepreneurial en constante évolution.

« L’autre grande nouveauté, cette année, c’est que nous avons désigné un mentor pour accompagner chacune des inscrites. Son rôle sera de les aider, à terme, à implémenter l’essence de ces différents modules dans le quotidien de leur entreprise », explique Rima Ramsaran. Mieux encore, le programme a été étoffé par l’introduction du concept de diagnostic d’entreprise, ceci afin de combler une lacune majeure. « Quand nous avions élaboré la partie opérationnelle du projet, nous nous sommes vite rendu compte que le programme était exclusivement axé sur le développement de l’entrepreneur, mais que la gestion d’entreprise elle-même avait été négligée. Or, il est essentiel de rentrer dans le quotidien de l’entreprise pour constater les failles, voir ce qui marche et ce qui ne marche pas », justifie la chef de projet.

Pour faire simple, s’il est acquis que les entrepreneures maîtrisent généralement bien leur produit, elles ont des lacunes dans des domaines périphériques de la gestion qui restent pourtant essentiels à la croissance et à la pérennisation de leur entreprise. Parce que le produit, évidemment, ne fait pas tout. Pour certaines, c’est la gestion des ressources humaines qui pose problème, pour d’autres la communication, les finances ou encore la vente. « C’est ce qu’on appelle la maîtrise de gestion, qui nécessite la plupart du temps que l’entrepreneure sache s’entourer de professionnels reconnus qui vont l’aider à combler ses propres failles », souligne Rima Ramsaran. Ce diagnostic d’entreprise est suivi d’un rapport à partir duquel les participantes auront les clés pour renforcer leur gestion.

L’entrepreneuriat féminin, de manière générale, a beaucoup évolué ces cinq dernières années. Les femmes sont, par exemple, aujourd’hui plus visibles dans des secteurs d’activités traditionnellement réservés aux hommes, comme la construction ou la technologie informatique. Elles ne se cantonnent plus à la mode, aux soins ou encore à l’éducation. « Il y a eu, chez les femmes, une vraie prise de conscience de leurs capacités. Avant, elles étaient moins agressives dans leur approche, aujourd’hui elles osent plus, elles ne sont plus dans leur bulle. Il faut dire que les réseaux sociaux leur servent beaucoup de tremplins », se félicite Rima Ramsaran, qui suggère par ailleurs que les femmes prédisposées à l’entrepreneuriat disposent d’énormément de facilités à Maurice, même si l’information ne circule pas toujours comme il le faudrait 

En revanche, pour ce qui est de l’accès au financement, le problème reste entier pour les femmes. Il est rare qu’elles aient le soutien et la confiance de l’homme, que ce soit l’époux, le père ou le frère, ce qui, par conséquent, ne leur permet pas, la plupart du temps, de mettre en gage un bien immobilier dans l’optique d’un prêt souvent essentiel à la construction d’une entreprise. « Nous ne pouvons donc pas parler d’équité si la femme reste financièrement dépendante de l’homme ou si elle est la victime constante de préjugés et d’a priori », conclue Rima Ramsaran.

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